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Pour une DGF équitable

Le principe d’équité est au fondement des modalités de calcul de la DGF des EPLE mais encore faut-il s’entendre sur le sens de cette notion et les modalités pratiques de son application.

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Gestion financière du service de restauration et d'hébergement

Méthode complète illustrée par des exemples concrets

23 et 24 mai 2024

Les modalités de calcul du forfait d’externat

Présentation d’une méthode de calcul directement applicable

28 mai 2024

le 27 janvier 2014

Formations professionnelles au lycée - Entretien avec Vincent Troger

Entretien avec Vincent Troger, maître de conférences à l’Espé de l’université de Nantes et spécialiste de l’enseignement professionnel du second degré.

Vincent Troger interviendra lors de notre formation "Formations professionnelles au lycée : fonctionnement et financement"  qui aura lieu les 22 et 23 mai à Paris.

Vincent Troger, maître de conférences à l’Espé de l’université de NantesQue peut-on attendre de la réforme bac - 3 ans / + 3 ans pour les élèves de lycée professionnel ?


Pour commencer, rappelons que les élèves de bac pro représentent un tiers des lycéens et un quart d’une classe d’âge. Il est difficile de parler de la population des élèves de lycée professionnel car elle n’est pas homogène.

Il y a deux lignes de clivage : les élèves qui rejoignent le lycée professionnel par choix et ceux qui s’y retrouvent alors qu’ils ne l’ont pas choisi. Avec l’instauration du bac professionnel en 3 ans, les élèves qui choisissent un cursus en lycée professionnel sont de plus en plus nombreux. En Pays de la Loire par exemple, l’entrée en LP correspondait en 2009 au premier vœu d’orientation pour 81 % des lycéens professionnels. 

La réforme du bac pro a construit une égalité symbolique entre les bacs des différentes filières notamment parce qu’elle ouvre la voie à une poursuite d’études dans le supérieur, en BTS en particulier. Les parents notamment sont sensibles à cette possibilité. Les élèves aussi bien sûr. A l’occasion d’une enquête menée en Pays de la Loire, nous avons par exemple pu constater que sur 500 élèves entrés en LP en 2009, 60% souhaitaient poursuivre des études en BTS. En revanche, si tous ces élèves veulent obtenir leur bac pour poursuivre des études, tous ne veulent rester dans leur spécialité, en particulier les élèves qui ont été orientés par défaut. Il y en a quelques-uns qui se « convertissent » en cours de cursus mais ils sont rares.

Pour répondre à la question, je pense que c’est une réforme plutôt bien pensée pour le lien entre pré-bac et post-bac. Je suis plus réservé sur le choix des quotas qui forcent la réalité sociale et finissent par avoir autant d’effets pervers.

Quels sont les BTS dans lesquels on retrouve le plus d’élèves issus de LP ?


Les BTS sont des formations sélectives, il y a une concurrence entre les établissements. Il y a aussi les métiers qui attirent et ceux qui repoussent. Et ces représentations évoluent dans le temps : les formations électrotechniques étaient très populaires il y a 30 ans, ce n’est plus vrai aujourd’hui. Le marché du travail y est pour beaucoup bien sûr. Les conditions de travail sont déterminantes dans la hiérarchie que les jeunes instaurent entre les métiers : du plus bruyant au plus silencieux, du plus sale au plus propre…Et il y a bien sûr les métiers qui font fantasmer comme la mécanique automobile pour les garçons.

Lorsque les élèves de LP se présentent pour des BTS qui ne relèvent pas de leur spécialité, ils ne sont généralement pas admis et ils peuvent alors choisir la fac où leurs résultats sont catastrophiques.

Il y a également le problème des élèves de bacs pros tertiaires qui vont se présenter pour des BTS correspondant à leur spécialité mais qui échouent à cause de la concurrence des élèves de bacs technologiques, voire de bacs généraux. Eux aussi  se retrouvent à la fac et leurs performances ne sont pas meilleures.

Une chose est sûre, quand ils restent dans leur spécialité, les bons élèves de LP réussissent en BTS. Le bac les a fait mûrir, ils acceptent mieux qu’à leur entrée au lycée l’utilité des savoirs théoriques et leurs savoirs techniques sont valorisés. Et pour ces étudiants, la poursuite en licence professionnel peut très bien fonctionner, notamment parce qu’ils sont opérationnels et qu’ils connaissent bien le métier.

A  l’université, l’échec des élèves de bac pro est quasi-programmé en raison notamment de leurs difficultés avec l’écrit et de leur manque d’autonomie dans les apprentissages. D’ailleurs, les élèves le savent. Rares sont ceux qui demandent l’université en premier choix. Ceux qui le font sont le plus souvent des jeunes de bacs pros tertiaires, issus de l’immigration, qui vivent en zones urbaines et qui ont mal vécu leur statut d’élèves de lycée professionnel. Dans la plupart des cas, c’est un échec.

De manière générale, pensez-vous que la décentralisation profite à l’enseignement professionnel ?

La décentralisation a des effets positifs dans la mesure elle rapproche le système des réalités locales. Elle favorise la diversité et les débouchés démographiques.

La décentralisation de l’enseignement professionnel est intéressante en elle-même mais elle est difficile à réaliser. Selon moi, la priorité est de donner plus de marges de manœuvre aux établissements, en matière de recrutement des enseignants notamment.

On a instauré l’autonomie de l’établissement, l’établissement construit un projet, pourquoi ne pas lui permettre d’exprimer son avis sur le recrutement de ses professeurs ? On pourrait se rapprocher du modèle de la fonction publique territoriale qui fonctionne sans nomination systématique : on passe les concours, on obtient le statut de fonctionnaire et on doit ensuite rechercher un poste.



Consultez le programme de notre formation "Formations professionnelles au lycée : fonctionnement et financement"