le 01 décembre 2015
La parole à Nicole Belloubet
Retour sur l'intervention de Nicole Belloubet, grand témoin de notre conférence-débat 2015.
Le décret relatif à la réforme territoriale qui crée les recteurs de région académique a été soumis au contrôle préalable du Conseil constitutionnel au mois d’octobre. Il sera examiné en Conseil des ministres dans les prochaines semaines. Le texte modifie notamment le statut des recteurs, en créant des recteurs « simples » et des recteurs dits de « région académique » qui seront les interlocuteurs des nouvelles régions issues de la fusion territoriale. Trois axes caractérisent ce nouveau cadre administratif : puissance, autonomie et réseau.
Puissance
La puissance est celle des territoires, avec l’affirmation de l’échelon régional d’une part et l’émergence des métropoles d’autre part.
La réforme octroie à la région un champ d’intervention étendu : le territoire géographique sur lequel elle exercera sa compétence est plus vaste, son poids économique est renforcé. Par ailleurs, les régions acquièrent des compétences de plus en plus importantes, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’orientation et la formation (définition du schéma directeur des formations, mise en œuvre du service public régional de l’orientation, financement de la recherche et l’innovation etc.)
Les métropoles quant à elles s’affirment. Elles pourront, si elles le souhaitent s’emparer de la gestion des collèges et des lycées.
En matière de politiques éducatives se dessine un nouvel équilibre qui renforce l’exigence d’un travail commun et cohérent entre l’Etat et les collectivités sur un même territoire : partage des données, priorisation concertée des choix, intervention conjointe pour porter des projets au profit des élèves.
Autonomie
L’autonomie est le corollaire de l’extension des régions : faire vivre un territoire vaste suppose de conférer plus de champ aux entités qui le composent. L’objectif est bien de revivifier les pédagogies, il s’agit alors de se demander en quoi la réorganisation territoriale peut contribuer à revoir la « forme scolaire ». Il faut aller vers une responsabilisation maîtrisée des différents acteurs, et assouplir le cadre national pour laisser leur place aux initiatives du terrain.
Réseau
La gouvernance, enfin, ne peut être effective sans la mise en réseau. Elle suppose pour une entité, de tisser des liens avec d’autres acteurs qu’elle-même. La puissance des métropoles n’a ainsi de sens que si elles travaillent de façon étroite avec les réseaux des villes ; en matière éducative, l’appel à projets e-fran, comme le développement des parcours bac +3/bac-3 impose de décloisonner les modes de dialogue dans un seul but : mettre la cohérence au service de l’ambition scolaire.
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