le 05 février 2014
Maintenance informatique : comment faire face à l'hétérogénéité des équipements des établissements ? (échos de E&T)
Une dépêche reproduite avec l’aimable autorisation de l’AEF www.aef.info
Les collectivités font face à un problème d'hétérogénéité du parc informatique des établissements scolaires pour assurer leur maintenance, ont souligné les intervenants à une journée organisée par le cabinet de conseil Éducation & Territoires, le 30 janvier 2014 à Paris. Les conseils régionaux de Rhône-Alpes et d'Île-de-France, par exemple, doivent s'organiser à partir de choix technologiques différents selon les académies. Dans la Creuse ou le Var, une harmonisation des configurations informatiques dans les salles des collèges se met en place pour faciliter les opérations de maintenance.
« Nous devons prendre en main un existant qu'on maîtrise mal car nous n'avons pas été décideurs » sur l'informatique dans les lycées, témoigne Gilles Menager, de la direction des lycées au conseil régional Rhône-Alpes, lors d'une journée consacrée à la question de la maintenance informatique, et organisée par le cabinet de conseil Éducation & Territoires. La région poursuit l' « objectif de standardiser » les équipements pour « optimiser au mieux », et prévoit « à partir de 2014 une mise à niveau du système d'information des lycées ». La collectivité dénombre 266 lycées publics avec un parc informatique de 60 000 PC et 1 000 serveurs, elle livre environ 8 000 ordinateurs par an.
« Les deux académies [Grenoble et Lyon] n'ont pas fait le même choix de technologies pour le réseau pédagogique, ce qui accentue l'hétérogénéité du parc informatique et donc la complexité à le faire évoluer et le prendre en charge », poursuit Gilles Ménager. Un dialogue compétitif démarre cette année avec un budget de 12 millions d'euros sur trois ans pour « faire de la remise à niveau », auxquels s'ajoutent 8 millions d'euros par an sur l'équipement, principalement pour l'acquisition de postes de travail. La collectivité a décidé un marché global pour retenir un unique titulaire.
Qualifier les demandes d'intervention
Sur la maintenance informatique proprement dite, le conseil régional a décidé en juillet 2012 la mise en œuvre d'un « dispositif pour un service à forte valeur ajoutée sur les métiers de l'informatique », les problématiques de branchement de claviers ou d'écrans par exemple restant sous la responsabilité des établissements. Les académies continuent à s'occuper des réseaux administratifs, sans compensation financière, précise Gilles Ménager, et la collectivité « s'appuie sur les guichet uniques des académies pour les demandes d'intervention » technique.
Le principe du guichet unique permet de traiter les demandes des utilisateurs afin de les qualifier et les orienter vers les bons interlocuteurs (académie ou collectivité). La région prévoit par ailleurs de raccorder tous ses lycées à la fibre optique via un fonds Feder dès l'année prochaine, ce qui ouvre des possibilités en termes de maintenance à distance. De plus, souligne Gilles Ménager, une meilleure connexion dans les établissements « fait baisser un certain niveau de mécontentement sur l'informatique en général, cela a été constaté lors du passage de 2 à 10Mb/s » des débits internet.
La région Île-de-France a choisi de recruter une centaine d'emplois d'avenir pour intervenir dans les lycées, signale Sandrine Dangreville, chef du pôle équipements d'infrastructures informatiques des lycées au conseil régional. Les « opérateurs de proximité des technologies de l'information et de la communication » (Optics) ne font pas de maintenance en tant que tel, mais « dressent un inventaire, gèrent les garanties matérielles, assurent un relais, c'est un préalable nécessaire ». Pour la gestion du parc informatique, la collectivité connaît un « problème de volume » avec ses 471 lycées, 6 millions de m2 de bâti, 200 000 PC, mais aussi trois DSI académiques. À titre d'exemple, les configurations, paramétrages, etc., des serveurs « Amon » sont différents selon les académies.
Normalisation des salles dans les établissements
À l'échelle d'un département, la complexité du parc informatique des établissements est aussi un « frein majeur », intervient Laurent Cazier, directeur de l'informatique et des systèmes de communication au conseil général de la Creuse. Pour les 19 collèges publics (qui totalisent 1 345 ordinateurs dont 40 serveurs), un « travail de normalisation » a été élaboré en 2004 avec la rédaction d'un « cahier des charges » en partenariat avec l'académie de Limoges pour définir trois types de salles équipées : le CDI, la salle informatique, la salle multimédia. L'objectif d'homogénéisation selon les catégories de salles identifiées doit faciliter les opérations de maintenance.
Le principe d'un « référentiel » pour savoir « ce qu'on met dans quels types de salles », avec la possibilité d' « adapter finement aux besoins des établissements », existe aussi pour les collèges du Var, signale Gilles Carle, chef du service informatique et numérique de l'éducation au département. Un « schéma de développement du numérique » a été élaboré en 2011 « pour établir un modèle d'architecture », qui s'est aussi traduit par le passage d'un taux d'obsolescence de l'équipement informatique de 75 % à l'époque, à 32 % aujourd'hui « avec un objectif à 20 % d'ici juin ».