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Mixité sociale en collège : 2 exemples de réussite dans les Hauts-de-Seine grâce à une nouvelle sectorisation

Article reproduit avec l'aimable autorisation de l'AEF.

Asnières

"Désormais, les élèves issus de milieux défavorisés sont équitablement répartis dans les collèges", assure Fabrice Beaudonck, du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, le 21 juin 2016 lors d’un colloque organisé par Éducation et Territoires. En 2014, la collectivité a redécoupé les secteurs des villes d’Asnières et de Boulogne-Billancourt, dans le but d’équilibrer les effectifs entre collèges et améliorer la mixité sociale. Un an après, les résultats semblent atteindre les objectifs : par exemple, le taux d’élèves défavorisés dans le collège Malraux d’Asnières a diminué de 7 % en un an. Fabrice Beaudonck souligne "le rôle important des chefs d’établissement et des équipes éducatives" dans la réussite de ces politiques de mixité sociale et estime qu’elles ne seront effectives "que si on a la volonté et les moyens d’attirer la population favorisée, avec des projets et de la pédagogie."

EncadréEn 2013, le Conseil général des Hauts-de-Seine a engagé une nouvelle sectorisation de deux villes du département, Asnières et Boulogne-Billancourt.

"L’objectif premier de cette nouvelle sectorisation était de diminuer les effectifs des collèges qui 'débordaient' et, plus largement, d’équilibrer les effectifs entre collèges", explique Fabrice Beaudonck, directeur de la Programmation des collèges au Conseil départemental des Hauts-de-Seine, le 21 juin 2016 lors d’une journée sur la "mixité sociale dans les collèges" organisée par Éducation et Territoires. L’objectif était que les effectifs des établissements oscillent entre 500 et 700 élèves, quand, avant la nouvelle sectorisation, certains collèges avaient 300 élèves et d’autres 1 000.

"Nous avons souhaité profiter de la modification de la carte pour améliorer la mixité sociale, qui est l’un des objectifs affichés par le département depuis 2004". Fabrice Beaudonck précise par ailleurs que ces mesures ne "font pas partie de l’expérimentation du MEN autour de la mixité sociale", l’académie de Versailles n’y participant pas.

À Asnières et Boulogne-Billancourt, deux villes "en croissance démographique, socialement favorisées en moyenne mais comprenant des territoires défavorisés", trois phases se sont succédé avant la mise en place de la nouvelle sectorisation, explique Fabrice Beaudonck :

  • le recueil d’informations des effectifs (auprès des communes, des principaux, des IEN et de la DSDEN) et une géolocalisation des élèves du 2nd degré et de leur CSP
  • la prévision d’effectifs, à partir notamment des taux de passage apparent sur 4 ans, en prenant en compte un pourcentage de dérogations et de redoublements
  • la concertation, avec notamment les principaux, les municipalités, la DSDEN et les parents d’élèves.

À Asnières, "le pourcentage d’élèves défavorisés s’est réduit sur les 2 collèges les plus évités"

À Asnières, la volonté de mettre en place cette sectorisation date de 2013 et concerne 4 collèges. Mais, comme le relève Fabrice Beaudonck, "elle n’a abouti qu’en 2015, à cause de réticences de certains parents d’élèves". La carte scolaire de la ville a donc été modifiée. Les modifications de la carte ne concernaient que les entrées en 6e, les élèves étant déjà dans un collège ne devant pas changer d’établissement.

Conséquence : "la mixité sociale, qui n’était pas l’objectif premier puisque c’était la gestion des effectifs, s’est améliorée", se réjouit Fabrice Beaudonck. "Le pourcentage d’élèves défavorisés s’est réduit sur les deux collèges les plus évités et a augmenté sur les collèges les plus attractifs". Voici l’évolution qu’ont connue les 4 collèges d’Asnières concernés entre les rentrées 2014 et 2015 :

  • André-Malraux : -7 % d’élèves favorisés
  • Auguste-Renoir : -5 % d'élèves défavorisés
  • François-Truffaut : +3 % d’élèves défavorisés
  • Voltaire : +4 % d’élèves défavorisés

À Boulogne, "les élèves défavorisés sont équitablement répartis"

À Boulogne, la nouvelle sectorisation a également concerné 4 collèges. L’objectif était, notamment, de réduire le nombre d’élèves présents dans un des établissements (collège Jean-Renoir), ainsi que le pourcentage, dans ce même établissement, d’élèves défavorisés. L’opposition des parents d’élèves a été forte. "Il y a eu des grèves, des pétitions, des passages dans les médias… Nous avons dû être plus directifs sur la sectorisation", explique Fabrice Beaudonck. "Il faut souligner que la situation sociale de Boulogne est largement plus favorisée que celle d’Asnières", ajoute-t-il.

Désormais, selon Fabrice Beaudonck, "les élèves issus de milieux défavorisés (hors Segpa) sont équitablement répartis sur la ville". Entre les rentrées 2014 et 2015, l’évolution des situations des 4 collèges est la suivante :

  • Jean-Renoir : -4 % d’élèves défavorisés
  • Jacqueline-Auriol : -0.6 % d’élèves défavorisés, +1 % de celui des élèves "moyennement" favorisés
  • Bartholdi : +2 % d’élèves défavorisés, -0.5 % des "moyennement" favorisés"
  • Paul-Landowski : -1 % d’élèves défavorisés

Fabrice Beaudonck indique que certains établissements font encore l’objet de stratégies d’évitement, malgré l’amélioration de la mixité. "Mais, aujourd’hui, grâce aux données chiffrées objectives du rectorat et que nous traitons avec un logiciel spécifique, nous sommes en mesure de répondre à ces familles."